Le titre « Honam » a été retrouvé à Sotoboua, une petite ville au nord du Togo.
Tout a commencé en 2008 explique le label, Analog Africa. « J’écoutais des cassettes qui appartenaient auparavant à PolyGram, l’une des principales maisons de disques basées en Afrique de l’Ouest. Vers la fin des années 80, l’instabilité politique et les couvre-feux ont paralysé l’industrie du disque, obligeant Polygram à fermer ses filiales ghanéennes. La majorité des enregistrements ont été emballés dans des cartons et laissés dans un entrepôt à Accra pendant trois décennies. À ma grande surprise, toutes les bandes étaient très bien conservées, celles de l’Orchestre Abass étaient aussi dans un excellent état. »
Il ne manquait plus que le petit coup de pouce supplémentaire, le «coup de grâce» pour arriver à concrétiser ce projet d’album. C’est donc à Sotoboua, une petite ville du nord du Togo qu’il retrouve « Honam » – un titre funky terriblement entraînant.
À propos de l’Orchestre Abass, le label explique : « J’avais déjà entendu des sonorités de ce type dans le nord du Bénin et au Nigéria mais aussi dans la région qui s’étend du nord du Ghana au nord du Cameroun. Le Super Borgou de Parakou, Napo De Mi Amor, Uppers International ou Hamad Kalkaba pour ne nommer qu’eux étaient tous des groupes composés de musiciens d’origine islamique. Cela se ressent dans leur musique, et en particulier dans le chant, puisqu’un grand nombre de ces musiciens ont fréquenté des écoles coraniques. Que ce soit dans les langues utilisées ou dans l’interprétation, on ressent ces influences et inspirations communes – l’Orchestre Abass était l’un d’entre eux.
C’est grâce au regretté Malam Issa Abass, fondateur et guitariste du groupe ayant été tué en 1993, avec l’aide de Thon Komla et Abderaman Issa, respectivement auteur-compositeur et guitariste du groupe, que le label a pu reconstituer la biographie du groupe.
De Bassari Togo est prévu pour le 14 décembre prochain en digital et en vinyl incluant images inédites et la biographie.
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